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Le Garde-Manger de l'Araignée (synopsis)

 

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Rebecca est une jeune fille de vingt ans. Elle a  un demi-frère, Sacha, âgé de vingt cinq ans.

Sacha, fougueux et sensible, aime sa demi-soeur d'Amour, mais il sait que leur lien de parenté lui interdira de réaliser son désir.

Sacha est déchiré par cet amour impossible. Il décide alors de s'éloigner de Rebecca.

Il quitte la maison et devient écrivain.

Il reçoit alors une lettre de sa mère, Clara, qui va bouleverser sa vie.

Celle-ci lui apprend qu'elle n'est pas sa mère génitrice.

Sacha est le fils naturel de son père, décédé, et d'une jeune femme qui n'a pas voulu l'élever.

Sacha devient libre d'aimer Rebecca mais il décide de maintenir la jeune fille dans l'ignorance de sa véritable identité.

Il l'initie au désir par la correspondance qu'il établit avec elle de plus en plus intimement.

Clara se décide à dire la vérité à Rebecca au sujet de l'identité de Sacha.

Face à la levée de l'interdit, Rebecca va s'avouer le désir qu'elle éprouve pour Sacha.

Libérée, elle le rejoint.

Ils deviennent amants.

 

 

 

Chère Rebecca,

 

Ta présence me manque, et pour le cas où tes sentiments rejoindraient les miens, je t'écris ces quelques lignes pour te rappeler mon existence.

Pour te dire qui je suis, afin que tu sois rassurée sur ton sort et sur le mien.

Tu disais que tu étais belle et que j'étais beau. Nous avons à nous détacher de cette beauté-là.

 

Que mes baisers se posent sur chacun de tes sourcils les plus épais du monde.

 

Je suis ton capitaine !

 

Sacha

 

Post Scriptum : 

Je joindrai à chacune de mes lettres un petit morceau de mon cuir... C'est mon oeuvre, chère petite soeur, et c'est toi qui me l'inspire. En voici le titre, adorable : le Garde-Manger de l'Araignée. Et l'araignée, c'est toi, n'est-ce pas ? Je sais que tu vas hurler mais tu peux te contenter de m'écrire, pour une fois.

 

Elle était toute petite, là, toute ramassée, craintive et sanglante. Assise par terre, l'air entailladé, la parole hachée, elle mangeait des yeux mon regard frangé.

Je l'interrogeai : que t'est-il arrivé, Rebecca ?

Son menton glacé se releva d'un coup, entraînant avec elle toute sa personne. Frêle et grêle... elle était là, debout, à côté de moi - soudaine et blanche...

Mon regard, ou mon absence de regard semblait alors vouloir m'emporter dans un tourbillon. On ne pouvait pas parler de vertige, on ne pouvait pas parler du tout. Ni elle, ni moi.

Il fallait revenir à l'instant présent dans cet être champêtre - ce tout petit moineau, pour la voir, sans la contenir : c'était l'effort à faire naître, la vérité à conquérir... J'étais maître de la situation et j'en avais la certitude, mais à peine arrivée voulut-elle repartir.

Pourquoi ? demandai-je. La vie va trop lentement, me dit-elle. Elle n'est pas belle.

Il me resta alors à lui montrer, de l'intérieur, comment pouvait encore se comporter la vie. Et pour se faire, être moi jusqu'au bout...

 

 

 

Sacha,

 

Mon cher Sacha, tes paroles sont limpides mais elles me donnent la nausée.

Tu sais bien...

Tu peux bien marcher, toi, dans la tourbe, mais moi, si j'essayais, c'est déchaussée que je sortirais de ce magma noir !

Je te laisse néanmoins prendre tous les risques que tu voudras quant à nos âmes.

Je m'occupe moi de tes bras - qu'ils soient ballants ou veuillent danser notre élan.

Reçois des baisers enchanteurs.

 

Rebecca

 

 

 

Rebecca,

 

Tu me serres dans tes bras, Rebecca, j'en suis sûr.  Alors ne va pas trop vite, ma chère enfant ! toi et moi, savons voyager dans le temps, traverser toutes les cours d'Europe... N'est-il pas vrai ?

Voici - pour cette fios, Rebecca, un morceau qui aurait pu venir de toi.

J'attends tes réactions.

Le plaisir des mots est indéniable. Un JAMAIS est également plein de marmelade, comme un coussin, jauni par le temps des bons souvenirs, ou des mauvais temps de l'enfance. Un danger, l'enfance...

Je sais qua la poésie te plaît, et t'embrasse.

 

Sacha

 

Quelqu'un s'amuse à nous coudre dos à dos. Il nous faut rester dans cet enclos où nous avons été parqués. Moi je suis cible sensible.

L'enfance nous lie par un danger omniscient, un gloulot d'étranglement. J'y retourne les yeux plissés pour m'interroger : quand cesseras-tu de tout représenter ? Que s'est-il passé ? Pourquoi es-tu seule maintenant Et pourquoi ton frère est-il parti ? Réponds à cela !

 

 

 

Sacha,

 

Pourquoi agis-tu ainsi ? Tu exagères. Tu n'as pas à écrire pour moi. Tu n'as pas le droit de rester loin. Nous pourrions parler... Que caches-tu ?

Suis-je si cristalline que que tu ne puisses de fier à aucune de mes notes ? Suis-je si changeante que tu doives parler pour moi ?

Ton travail est bon mais il me fait peur. Ecris moi plus gentiment la prochaine fois.

 

Rebecca

 

 

 

Rebecca,

 

Je t'aime et c'est chacun son tour maintenant. Alors sois bien attentive car, à l'intérieur, si l'on se sent blessé - à l'extérieur, on ne montre rien : jamais rien.

Tu ne fais que passer, et derrière toi traîne une ombre qui se distend, à l'infini, comme un fine toile d'araignée ! C'est encore un fil, oui, un très long fil, où elle ne fait elle-même que passer...

J'ignore donc tout de sa trame.

Comment l'araignée a-t-elle sa place dans ton univers clos ? me demanderas-tu. Et je te répondrai... que je suis son garde-manger, parce que tu le sais déjà, Rebecca.

 

Sacha

 

 

 

Sacha,

 

Après cette fois, il faudra que l'on se voit : tu as l'air de m'en vouloir pour quelque chose. Que se passe-t-il, mon cher Sacha ?

Puisque tu sembles ne plus vouloir jouer, tu n'as plus besoin de m'envoyer de courriers. Adresse-moi tes écrits directement.

Je veux bien être ta muse, puisque je suis déjà ta soeur.

 

Rebecca

 

 

 

Rebecca écoute-moi bien,

Ton frère est devenu complètement fou. C'est le fantôme de lui-même. Cache-toi pour le regarder car il a peur de sombrer. Il se demande d'ailleurs s'il a jamais existé.

A vivre constamment avec le même être, le mimétisme devient pregnant : lorsqu'il n'est plus un jeu, il devient une sorte de maladie.

Des jumeaux, un seul aurait survécu. L'autre, on l'aurait laissé tomber comme une peau morte...

Encore aurait-il fallu qu'elle le soit !

 

 

 

Sacha,

 

Que me caches-tu ? Cela m'intrigue.

Serais-tu à nouveau amoureux ? Comment s'appelle-t-elle ?

Continue, tu m'amuses. Même si je suis jalouse...

Elle a de la chance ! Je suis un peu triste.

 

Rebecca

 

 

 

Rebecca, c'est la fin...

 

M'affronter à lui ! Quel désenchantement... Il est si fort, qu'il me pénètrerait d'un coup d'un seul. Je n'aurais que ma langue - et encore - pas pour longtemps...

Quel vent !

Je n'arriverai pas jusque-là, c'est sûr, je ne le veux pas.

Je veux encore distinguer les diablotins déguisés des amours.

 

Je désespérais de voir un jour un de ces angelots grelottants quand l'eau - dévalant les marches rangées pour descendre à la terre, je me contentais - moi, de ce spectacle en criant : viens...

Qui que tu sois... viens !

 

 

 

 

 Rebecca Huppe

  

 

 

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