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  • L'amie du facteur

       

        L'amie du facteur était la plus jolie femme qu'on pût rencontrer. Je l'avais vue tricotant son pouce dans une allée de derrière l'église et elle m'avait souri, et son sourire était d'un chat, sans éclat, sans odeur, sans poitrine et sans gant.

        L'enfant avait couru derrière la balle qui rebondissait de plus en plus haut, de plus en plus fort. Il la lui avait rapportée. Ils s'étaient parlé. Cette image dérangeait mon sommeil parce que je ne les voyais pas, mais je pouvais les entendre.

        Ils se disaient des choses, que jamais je n'aurais imaginées devoir être dites. Il n'était qu'un enfant, que diable ! Tandis qu'elle était la femme du jeune homme aux joues roses que l'on voyait vacillement sur une bicyclette, du matin au soir.

        J'étais à deux doigts de les surprendre et de les trahir. L'oreille tendue aux propos fallacieux qui fusaient d'après moi de toute part, un coeur ébahi par les senteurs asphyxiées et les couleurs perdues, au milieu de mots enchanteurs et de visages ronds.

     

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  • Six heures du matin

       
     
        Manger en saluant la foule avait été une opération très difficile !
     
        Il brandissait son petit pain - d'où dépassaient la tomate, un oeuf enduit de mayonnaise, avec un coin du jambon.
     
        Il était déjà six heures du matin, le ciel froid. Il allait s'asseoir à la terrasse d'un café. Fatigué - mais content ! 

     

     

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  • La prison du moi

     

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      La prison du moi est un parc animalier. C'est un chien, c'est un chat, ou une tourterelle. Le manège des rats s'y déroule sans fin... A la prison du moi, j'ai appris à dormir. J'ai louché, le rire au bord des yeux, amoureux d'une girafe, parce qu'elle avait trois dents !

        La prison du moi est la chose la plus ennuyeuse du monde... Elle vous prend par le col et vous colle un baiser. Elle est la mie de pain où l'on n'a pas osé plonger les doigts. A la prison du moi je suis mort cet été.

        A la prison du moi, j'ai enlevé mon chat. Il dormait dans des murs de marbre rose. Il n'avait pas froid, seulement, je l'ai enlevé, arraché à cet univers clos...

        A la prison du moi, j'ai cassé tous les murs. Ils étaient trop nombreux, trop gras et trop paresseux. Mon marteau à la main, j'ai frappé. Ils se sont écroulés, les uns après les autres.

        A la prison du moi, je demeure toujours seul. Mes amis sont partis, par les trous du palier... Les rongeurs et les autres, tous m'ont abandonné.

        A la prison du moi, il pleut chaque Dimanche. J'ai mal essuyé ma manche... Le chat dort dans mon ventre ! Taisez-vous, s'il-vous-plaît, il aime tant ses rêves... Ce sont d'ailleurs les miens.

        A la prison du moi, je suis mort ce matin, et mon corps demeure, inutile paroi. Là où vous me verrez, je parlerai de moi, à vous, qui que ce soit... A la prison du moi, j'attends mon chat.

     

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  • Rebecca Huppe

    Rebecca Huppe ? A cause du livre de Daphnée du Maurier, et du symbolisme de l'oiseau dans la quête de son roi. Mon premier pseudo, avant Ma Damix... Aujourd'hui ? je n'en porterais pas.

    Il s'agirait donc d'un petit paquet de feuilles - que j'avais rangé et non perdu, écrit entre 1995 et 1996. J'ai le sentiment qu'il m'aura conduite au gap de ce passage poétique dont je ne reviens pas.

    C'est pourquoi j'aurais souhaité l'offrir à votre lecture - vierge de mon passé.

    Merci d'accepter...

    C'est un titre : De l'un à l'autre, qui sera présenté sous la forme de patches.

    Mon meilleur commencement,

     

    Marie-Gabrielle Montant

     

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