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  • Cette interview...

     

     

    Non pas contradictoire... Je m'ouvre ! Je refuse de vous expliquer, autrement qu'à vous dire les yeux fermés que je suis prise, obligée de vous l'écrire, dépendante de mes yeux en aveugle et sans la mémoire, folle de votre silence.

     
     

    Mes seins d'ambre ont couronné votre espoir... Votre parfum m'étrangle à la voix... Je veux la séparation de la droite et de gauche. Le brouillard s'établit en axe. Nous sommes deux et l'attente. Votre amour me fait disserter. Je préfère voler sans mourir suicidée ? Mourir sans voler... votre parfum m'encense. Empoisonne une tête embaumée. Je vous aime sans le trouble abîmé. Prends.

     
     

    Le chagrin serait trop immense à vous quitter. Vous quitter ? Sourire emblématique, mien, tien, angélique ! Le corps est mort, un vers donc aussi faux. Amour de vie. La cire est à vos jambes un étroit corridor : n'y venez pas ! Encore un pas de mort, ma vie ressuscitée... Touchez-moi ! Un mot ?

     
    Centrée. A l'abordage tendre, retenant les gestes de la nausée. Votre lèvre me plaît, il faudra la trouver... il en est de quatre moitiés. Vous rougir est... Je n'aurais pas osé... déceler mon dos ! J'ai vu votre doigt, et puis vos baisers. Vous faisiez deux ensemble... Mon sexe a faim. Contaminé par d'horribles orages, outragé, desespéré, vociféré, bien désolé. Mes seins sont trop sensibles, méfiez-vous de leurs embardées.
     
    Vous courez dans mon for, je suis une autre. Vous coucher dans mon sein serait plus belle chose... Vous criez vos égards, je m'en tape et je l'ose. Léché. Hummm... lécher, flamme ambidestre, coude entré, main dans la... dresse !! Je voudrais allonger. Sourde à votre détresse, vos doigts de saint curé, vous sucer, jusqu'à l'os, un sang de brancardier.

     

    Arrampicarmi ? Je vous l'ai dit : vous me plaisez. Cependant, votre adresse à me plaire n'est pas émancipée. Vous oubliez... mes mots, le seul danger. Le fait que vous bandiez mes yeux, je veux dire DANS mes yeux, les mains du féminin sans antre, vos mains des veines, mon pastiche, ma main, votre verge entre des reins, j'aimai cambrer...
     
    Ma bouche est sage, elle veut baiser. Langue excécrée, plante sauvage. Mes jambes rentrées, je bois. Mes seins courbés. Mes fesses ? rieuses - invertébrées, incapables de diriger, obtenir, demander, vouloir autre chose que ce que veut mon coeur. Vous tancez ? A l'égalité bandée ?
     
    Vous n'avez qu'à mieux faire ? Je décris, seule, et mon refus de vous. Vous qui osiez refuser la vendange ! Briser les os à son calvaire... J'allais justement LA décrire, encore debout, vêtements sans criardise, trippes et nue sous son verbe. Langue raffinée, longe sans miel, image de vos parties rampantes, parlez mais vous verrez. Le passé ne cadre pas, vous vous en fouttez, cochez...
     
    Vous qui osiez refuser la vendange... prenez entre vos mains ce coeur fin des étoiles - ma chair vivant de vous là tremble encore du dessous de furies intenses, main des cuisses vôtres, seins soyeux de pourpeline. Je dis lente ! retiens d'aller trop vite pour seoir : presse - voir...
     
    Vos baisers sont quelque chose de très doux à toucher, je les garde au creux de la paume un peu stigmatisée, oeil ouvert d'un trou noir déplaçant l'idée qu'il me faudra abattre... Vous m'aviez habillée pour un grand départ, de ma dorsale articulant le revers de la cuisse offerte, je fus effectivement debout. J'ai tenu votre sexe, caressé mon poignet doucement au contact des ventres et vrillé la chaleur ouverte d'absences stoïques... vous, grand meneur de spirale, ma bouche à vos entrailles directement posée, ici, au lit.

    Vous vous trompez. Je ne serai jamais vêtue de noir. Trop porté. Aime encore. Envie de quoi ? De cet autre encensoir à boire velu des ombres claires la vie qui vous paralysait. Point de souffle, pas de vos baisers. Vous mentez.

    Je vais faire l'amour faux parfais, un cul de roses à lécher vernis contraire à la solitude. Et puis, doucement m'appuyer hêlée par un cou qui réclamait les bras du nu, voler du temps à l'attente trouble du désir. Fermer les yeux sur vous. Ne pas vanter la dignité. Ce qui serait. Le plus passionné, calculable désormais.

    La face à vous, je veux des seins à lécher moi aussi, qui soient sensibles où que votre sexe bataille à l'intérieur de moi. De mon ventre exorciste, et du vagin d'enfant, je veux sentir la houle et ne plus dire au mort qu'il peut encore passer. Mon cul savant s'avance à vos huit restés forts, vous me tenez, j'entends, la profondeur aiguise, le plaisir fend...

    Vous avez accroupi la lèvre à l'élément sauvage, mon sourire émancipe, vous m'observez serré, vos tresses chamarrées en ont caché un autre, et vous aimez le dire, enterrez le mystère qui nous tenait unis. Laissons-les libres d'amuser, de plaire, et de palire... Sursaut de vos énergies, vous me renversez. Je ne sais plus mon âge. Surtout, je veux mourir, alors que vous m'aimiez.

    Vous hurlez, je vous baise, vous entrez dans ma voix. Je sais que je sais votre nom fort. L'esprit s'élève et mon regard égare. Votre esprit, le mien bientôt si je l'inspire... vous êtes chaud, de la bonté à l'intérieur. Je vous veux dans ma tête vos lèvres transpirant à mon cou du désir de me prendre encore... J'ai besoin de vos mains d'aigle, accrochées à vos pailles. Vous avez bu ma sève, je la sentais couler en moi. Et maintenant j'attends les épousailles, la tête un peu penchée comme une fleur éteinte, mais si belle, en pause... mariez-moi.

    Ma jeunesse est selon que vous vouliez l'amour ou seulement la donzelle. Je vous en prie, partez, monsieur d'un autre siècle. Revenez plus heureux, ma main entre vos fesses... à vous saisir les cordes, à vous dominer mieux. A pénétrer, d'un cercle vos mignons petits creux, ceux qui amusent et pendent, ceux qu'on aimerait mieux en bouche comme cueillie la cerise à cet arbre... mmmmon dieu ! Vous étrennez, mon vieux.

     

     

    Catégories : Rebecca Huppe
  • Le Garde-Manger de l'Araignée (synopsis)

     

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    Rebecca est une jeune fille de vingt ans. Elle a  un demi-frère, Sacha, âgé de vingt cinq ans.

    Sacha, fougueux et sensible, aime sa demi-soeur d'Amour, mais il sait que leur lien de parenté lui interdira de réaliser son désir.

    Sacha est déchiré par cet amour impossible. Il décide alors de s'éloigner de Rebecca.

    Il quitte la maison et devient écrivain.

    Il reçoit alors une lettre de sa mère, Clara, qui va bouleverser sa vie.

    Celle-ci lui apprend qu'elle n'est pas sa mère génitrice.

    Sacha est le fils naturel de son père, décédé, et d'une jeune femme qui n'a pas voulu l'élever.

    Sacha devient libre d'aimer Rebecca mais il décide de maintenir la jeune fille dans l'ignorance de sa véritable identité.

    Il l'initie au désir par la correspondance qu'il établit avec elle de plus en plus intimement.

    Clara se décide à dire la vérité à Rebecca au sujet de l'identité de Sacha.

    Face à la levée de l'interdit, Rebecca va s'avouer le désir qu'elle éprouve pour Sacha.

    Libérée, elle le rejoint.

    Ils deviennent amants.

     

     

     

    Chère Rebecca,

     

    Ta présence me manque, et pour le cas où tes sentiments rejoindraient les miens, je t'écris ces quelques lignes pour te rappeler mon existence.

    Pour te dire qui je suis, afin que tu sois rassurée sur ton sort et sur le mien.

    Tu disais que tu étais belle et que j'étais beau. Nous avons à nous détacher de cette beauté-là.

     

    Que mes baisers se posent sur chacun de tes sourcils les plus épais du monde.

     

    Je suis ton capitaine !

     

    Sacha

     

    Post Scriptum : 

    Je joindrai à chacune de mes lettres un petit morceau de mon cuir... C'est mon oeuvre, chère petite soeur, et c'est toi qui me l'inspire. En voici le titre, adorable : le Garde-Manger de l'Araignée. Et l'araignée, c'est toi, n'est-ce pas ? Je sais que tu vas hurler mais tu peux te contenter de m'écrire, pour une fois.

     

    Elle était toute petite, là, toute ramassée, craintive et sanglante. Assise par terre, l'air entailladé, la parole hachée, elle mangeait des yeux mon regard frangé.

    Je l'interrogeai : que t'est-il arrivé, Rebecca ?

    Son menton glacé se releva d'un coup, entraînant avec elle toute sa personne. Frêle et grêle... elle était là, debout, à côté de moi - soudaine et blanche...

    Mon regard, ou mon absence de regard semblait alors vouloir m'emporter dans un tourbillon. On ne pouvait pas parler de vertige, on ne pouvait pas parler du tout. Ni elle, ni moi.

    Il fallait revenir à l'instant présent dans cet être champêtre - ce tout petit moineau, pour la voir, sans la contenir : c'était l'effort à faire naître, la vérité à conquérir... J'étais maître de la situation et j'en avais la certitude, mais à peine arrivée voulut-elle repartir.

    Pourquoi ? demandai-je. La vie va trop lentement, me dit-elle. Elle n'est pas belle.

    Il me resta alors à lui montrer, de l'intérieur, comment pouvait encore se comporter la vie. Et pour se faire, être moi jusqu'au bout...

     

     

     

    Sacha,

     

    Mon cher Sacha, tes paroles sont limpides mais elles me donnent la nausée.

    Tu sais bien...

    Tu peux bien marcher, toi, dans la tourbe, mais moi, si j'essayais, c'est déchaussée que je sortirais de ce magma noir !

    Je te laisse néanmoins prendre tous les risques que tu voudras quant à nos âmes.

    Je m'occupe moi de tes bras - qu'ils soient ballants ou veuillent danser notre élan.

    Reçois des baisers enchanteurs.

     

    Rebecca

     

     

     

    Rebecca,

     

    Tu me serres dans tes bras, Rebecca, j'en suis sûr.  Alors ne va pas trop vite, ma chère enfant ! toi et moi, savons voyager dans le temps, traverser toutes les cours d'Europe... N'est-il pas vrai ?

    Voici - pour cette fios, Rebecca, un morceau qui aurait pu venir de toi.

    J'attends tes réactions.

    Le plaisir des mots est indéniable. Un JAMAIS est également plein de marmelade, comme un coussin, jauni par le temps des bons souvenirs, ou des mauvais temps de l'enfance. Un danger, l'enfance...

    Je sais qua la poésie te plaît, et t'embrasse.

     

    Sacha

     

    Quelqu'un s'amuse à nous coudre dos à dos. Il nous faut rester dans cet enclos où nous avons été parqués. Moi je suis cible sensible.

    L'enfance nous lie par un danger omniscient, un gloulot d'étranglement. J'y retourne les yeux plissés pour m'interroger : quand cesseras-tu de tout représenter ? Que s'est-il passé ? Pourquoi es-tu seule maintenant Et pourquoi ton frère est-il parti ? Réponds à cela !

     

     

     

    Sacha,

     

    Pourquoi agis-tu ainsi ? Tu exagères. Tu n'as pas à écrire pour moi. Tu n'as pas le droit de rester loin. Nous pourrions parler... Que caches-tu ?

    Suis-je si cristalline que que tu ne puisses de fier à aucune de mes notes ? Suis-je si changeante que tu doives parler pour moi ?

    Ton travail est bon mais il me fait peur. Ecris moi plus gentiment la prochaine fois.

     

    Rebecca

     

     

     

    Rebecca,

     

    Je t'aime et c'est chacun son tour maintenant. Alors sois bien attentive car, à l'intérieur, si l'on se sent blessé - à l'extérieur, on ne montre rien : jamais rien.

    Tu ne fais que passer, et derrière toi traîne une ombre qui se distend, à l'infini, comme un fine toile d'araignée ! C'est encore un fil, oui, un très long fil, où elle ne fait elle-même que passer...

    J'ignore donc tout de sa trame.

    Comment l'araignée a-t-elle sa place dans ton univers clos ? me demanderas-tu. Et je te répondrai... que je suis son garde-manger, parce que tu le sais déjà, Rebecca.

     

    Sacha

     

     

     

    Sacha,

     

    Après cette fois, il faudra que l'on se voit : tu as l'air de m'en vouloir pour quelque chose. Que se passe-t-il, mon cher Sacha ?

    Puisque tu sembles ne plus vouloir jouer, tu n'as plus besoin de m'envoyer de courriers. Adresse-moi tes écrits directement.

    Je veux bien être ta muse, puisque je suis déjà ta soeur.

     

    Rebecca

     

     

     

    Rebecca écoute-moi bien,

    Ton frère est devenu complètement fou. C'est le fantôme de lui-même. Cache-toi pour le regarder car il a peur de sombrer. Il se demande d'ailleurs s'il a jamais existé.

    A vivre constamment avec le même être, le mimétisme devient pregnant : lorsqu'il n'est plus un jeu, il devient une sorte de maladie.

    Des jumeaux, un seul aurait survécu. L'autre, on l'aurait laissé tomber comme une peau morte...

    Encore aurait-il fallu qu'elle le soit !

     

     

     

    Sacha,

     

    Que me caches-tu ? Cela m'intrigue.

    Serais-tu à nouveau amoureux ? Comment s'appelle-t-elle ?

    Continue, tu m'amuses. Même si je suis jalouse...

    Elle a de la chance ! Je suis un peu triste.

     

    Rebecca

     

     

     

    Rebecca, c'est la fin...

     

    M'affronter à lui ! Quel désenchantement... Il est si fort, qu'il me pénètrerait d'un coup d'un seul. Je n'aurais que ma langue - et encore - pas pour longtemps...

    Quel vent !

    Je n'arriverai pas jusque-là, c'est sûr, je ne le veux pas.

    Je veux encore distinguer les diablotins déguisés des amours.

     

    Je désespérais de voir un jour un de ces angelots grelottants quand l'eau - dévalant les marches rangées pour descendre à la terre, je me contentais - moi, de ce spectacle en criant : viens...

    Qui que tu sois... viens !

     

     

     

     

     Rebecca Huppe

      

     

     

    Catégories : Rebecca Huppe
  • L'oeuf

     

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    Cependant, quand elle grimpa l'escalier, son pas lent la fit paraître elle-même, aussi marmoréenne, aussi lourde que la marche à gravir, plus majestueuse.

    Elle était l'épouse de l'ogre, le petit poucet noué dans la robe en taffetas rouge et or d'une dame de trois étages : elle serait la énième femme...

    A rebours, elle arriva vite au seuil de la chambre d'Eve.

    Elle s'immobilisa sans plus entrer.

    Guête aux abois...

    Son regard métallique porté sur la porte en bois jaune, elle s'attendait à voir surgir un homme du trou.

    L'un l'autre se regarderaient...

    La lueur serait pâle, la vision floue.

    Il se jetterait sur elle sans la dévorer.

    Elle perdrait connaissance.

    Lui aussi sans doute...

    Elle ravalait son flingue.

    Tout était simple.

    L'enclos meurtrier lui était familier.

    Elle l'imaginait avec ses draps et ses parures murales, ses couleurs de bonbons déjà sucés, son tapis de plumes.

    Elle s'amusa à revoir la brosse à cheveux, et à y reconnaître les poils blonds cendrés mariés à tous les autres, les siens...

    ...les préférés d'une masse anonyme sans relève, et jamais changée...

    L'écheveau d'Eve faisait d'elle une femme à vendre mais il ne fallait pas déchoir...

    Un jour - pour un homme - tout semblerait néant.

    Il fallait crever.

    Elle laissa tomber son habit et partit.

    Elle rit alors de toutes ses dents en se saisissant du col de sa chemise : c'était son père, les noeuds faits et jamais défaits aux cravates... des souvenirs.

    Elle déambulait comme le fou dans les couloirs de son âme... aucune aile blanche...

    La scène lui revenait comme une éternelle vague de sang et le monde évanoui se redressait comme un phare qui l'éblouissait sans jamais la toucher : elle le regrettait.

    Tout à l'heure, elle charmait - sous le regard d'Eve qu'elle captivait par ses attentions.

    Eve était comme un dresseur de chevaux, au centre d'un manège quand le ressort rauque du fouet la saisit à la gorge tandis qu'on entendait s'élever la voix d'une enfant.

    Essoufflée, ne sentant ni ses mains, ni son mufle, ni sa taille, mais le courant et l'ardeur, la flèche... pas la flamme. 

    Le lendemain, Eve en la voyant courir nus pieds sur la pierre froide - peut-être malgré elle, dirait à sa fille : "cours, mais cours donc, ou bien tes pieds prendront racine !".

    Elle entrerait alors dans la pièce d'eau, où elle s'aspergerait, en compagnie des roses d'hiver et des chiens.

    Elle arracherait un fruit à l'arbre puis viendrait tourner autour d'Eve dont elle aimait le parfum.

    En attendant, elle grimpait au deuxième étage en continuant de s'imaginer Eve - en caricature - comme une poule aux dents carriées...

    Elle regardait sa montre.

    Ils étaient ponctuels.

    Elle espérait qu'ils seraient brefs.

    La peur commençait à monter comme un chant.

    Elle venait de tuer sa mère.

    Elle retirait délicatement une moitié de sucre du sucrier...

    Le bruit froid de la porcelaine la berçait de rengaines !

    Le poison était puissant...

    Eve était sur le point d'oublier tout ce qui venait de se passer sous ses yeux par sa main et par sa faute.

    L'orage éclate... elle relève la tête... sa fille est là, revenante.

    Eve veut pouvoir attraper le bras d'un tourne disque pour rythmer d'une musique nerveuse l'entretien. 

    Le silence est vite intenable - et la violence...

    Elle prend les devants, s'adresse goulûment à la jeune fille.

    Les policiers arrivents, ma chérie - ce n'est pas la peine qu'ils te voient.

    Elle avait obéi.

    Sa voix était douce.

    Les traits du visage plairaient aux hommes.

    Les courbes d'un cheveu droit, aussi.

    Le temps comme une horlogie, pouvait rendre fou...

    Il suffisait même d'y mouiller une bombe pour que la mèche se voile - la coupe et la mousse aux lèvres rouges, roses et blanches : tout se confondait bien dans la lanoline...

    Elle aurait peur, très peur.

    Le monde lui paraîtrait gris et elle entendrait bientôt les oiseaux sur le toit.

    Tant qu'elle sentirait leur présence, ça irait, mais quand ils ne seraient plus qu'une idée, elle serait folle.

    Elle pensait déjà à redescendre...

    ...le temps, suspendu comme un souffle.

    Chaque nouvelle marche comme le sablier d'une Cendrillon des sables... l'appelait.

    Elle continuait.

    Une somme de démons inconnus attendait qu'on leur ouvre.

    Eve et sa fille discutant toujuors, la petite table carrée construisit, en attendant, le triangle noir sur lequel se bâtirait l'Histoire du Monde.

    On y voyait du monde, beaucoup de monde.

    Il eut semblé pourtant que l'Arche aurait été rempli par ces deux femmes...

    La destruction était totale.

    Elle apprendraient à décliner leur nouvelle identité.

    Des hommes évoluaient, parmi des couleurs.

    A l'aube, anges et démons pouvaient constater les dégâts.

    Toutes les échelles avaient été déplacées et personne ne s'y touvait plus...

    Eve se sentait maintenant nue, à l'arrivée des hommes, et ne voulait plus : il fallait que l'autre reste où elle mourrait de honte et de chagrin.

    Rouge de colère, la fille obtenait des excuses, sortait un bout de papier de sa poche, recopiait de mémoire le texte d'Eve...

    Telle était la vision angélique.

    Que s'était-il passé dans cet escalier ?

    Cette femme était venue lui dire que sa mère avait tué son père.

    Sa mère l'avait tuée... c'est tout ce qu'elle se rappelait.

    Elle s'accrochait à cela comme à la bouée du phare...

    Oscillant de la croupe.

    Sa boussole prête à perdre le nord.

    ...L'homme serait vivant.

    La jeune fille se présenterait à lui avec un citron entre les mains, déguisée en jonquille.

    Elle était comme le prisonnier du désert...

    Face à un miroir déformant.

    L'embuement était tel qu'elle craignait de se mettre à rire au milieu des flammes...

    Ayant pris au sérieux les paroles d'une étrangère, elle s'était imaginé le pire et...

    Eve tuant son père.

    Eve n'étant pas sa mère - sa légitime tuait son mari - qui n'était peut-être pas son père.

    Comme le monde paraissait triste !

    Sauf à vouloir vivre le schéma - banal - qu'un enfant sur trois, au moins, a le droit de rêver : le coufin abandonné sur un parvis d'église, l'enfant recueilli, ou le vilain petit canard - elle était captive sur un navire pirate, qui flottait péniblement sous la Lune.

    Le cargo vient d'exploser, ne laissant derrière lui aucune trace verte...

    Quelqu'un s'est-il jamais demandé comment virait l'encre de Chine ?

    Cela aurait porté fatalement au conflit !

    Cette fille n'aimait pas les anges !

    Elle n'aimait pas non plus les oiseaux parce qu'ils avaient des ailes...

    Eve en l'abandonnant au silence froid de la pièce unique du châtelet lui avait à peu près ordonné de monter dans sa chambre.

    Elle l'avait seulement infantilisée à mort.

    Une vraie femme se doit de faire des erreurs.

    Sa mère seule existe...

    Eve avait tiré, d'un coup sec, sur l'anneau... l'autre était morte en un quart d'heure.

    On chercherait partout la femme portée disparue.

    A sa place, on trouverait des hommes un peu hagards.

    Des policiers. 

    Elle connaissait la vérité dure et tendre.

    Derrière le masque nerveux de l'adolescente fragile, quelqu'un semblait toujours attendre...

    Alors ! Que s'était-il passé dans cet escalier ?

    La nuit...

    Elle bondit hors de son lit et enfila ses chaussons noirs.

    Coiffée d'un solitaire, elle amorça enfin une descente...

    Sous l'écriteau où il avait rendez-vous, le jeune homme commençait à s'impatienter.

    Comment s'appelait-elle déjà ?

    Ah ! Eve...

    Le nom de cette femme lui plaisait. 

    Toujours tirée à quatre épingle, française, et maintenant en retard.

    Lui serait-il arrivé quelque chose ?

    Il cherchait une cabine, quand il s'aperçut qu'il prenait la mauvaise direction.

    Ce n'était pas par là qu'il voulait aller, mais plutôt par ici...

    Il sortit et s'émut de se voir assez libre pour flâner, attendre, prendre du temps... 

    Quand il comprit que c'était la peur qui le retenait d'aller plus vite, il força le pas pour atteindre la porte battante qu'il bouscula en se faisant un peu mal.

    Il parlait tout seul depuis la mort de son frère, survenue l'année précédente juste avant qu'il ne rencontre cette femme dont il ne tomba pas amoureux.

    Il attendait les cinquante coups pour raccrocher;

    Enfin ! Elle arrivait...

    Il s'élança vers elle en ralentissant dans les derniers mètres, pour mieux la prendre dans ses bras.

    Ils marchèrent un peu.

    - Le ciel est noir.

    - Tu as peur ?

    - Oui. On marche ?

    La salle était vide.

    Il la laissa choisir.

    Elle préféra une table au fond parce qu'ils y seraient plus tranquilles.

    Puis il fouilla rapidement son veston, dont il sortit l'écrin où se trouvait soigneusement rangé le bijou hérité de sa soeur, morte l'année précédente.

    Le collier lui allait.

    La fille le refusa pourtant.

    Elle s'impatienta.

    Sa robe en synthétique rouge la serrait de trop et elle avait hâte d'en finir.

    Ils ont quitté le restaurant à trois heures environ.

    Eve eut la sensation désagréable d'être suivie...

    Quelqu'un bandait un arc... mais le poisson serait petit et lui filerait entre les jambes... 

    Elle voulut s'assurer que sa fille dormait bien dans sa chambre, mais ne la trouva pas.

    Elle pensa à l'appeler.

    Par son nom...

    ...n'y parvint pas.

    Elle courut au balcon.

    Prendre de l'air.

    Il guettait maintenant au loin la cime des arbres comme on attend le gibier.

    Dans la pénombre du châtelet, il empoigna une toile qu'il choisit parmi les pinceaux.

    Et l'adossa au mur, pas loin du jour.

    A plat ventre, le menton dans les mains comme le savon dans la coquille de plâtre, il chercha la concentration du joueur.

    Non ! La Lune n'était pas à vendre...

    Il s'égosillait pour la femme qui ne l'entendait pas.

    Les anges flottaient autour de lui.

    Il voulait qu'elle les chasse...

    Que faisait-elle là ?

    Il s'approcha et la vit dormir.

    Il la prit dans ses mains et la déposa sur le lit.

    Plume.

    Il aimait la vie.

    Eve était seule.

    Le pas était feutré...

    Eve descendit l'escalier en courant, tant elle avait eu peur.

    Il la retrouva dans la cour... 

    Manchot des caves...

    Qu'avait-il à lui dire ?

    - Eve, c'est votre nom, n'est-ce pas ?

    Eve prit tout son temps pour lui répondre.

    Elle le trouvait avenant.

    Cette rencontre nocturne illuminait déjà ses nuits.

    Il était courbe.

    Elle tangait.

    Il la regardait.

    Elle le savait beau.

    Il ne se montrait pas.

    Elle le devinait seulement.

    - Vous m'aimez ?

    - Non.

    - Alors qu'est-ce que vous faites là ?

    - Vous avez besoin de moi, Eve - comme j'ai besoin de vous... 

    - Poussez-vous...

    - Eve, vous me ressemblez...

    - Allez-vous en !

    - J'ai tué ma femme, Eve, et j'ai besoin de vous.

    - Vous m'ennuyez...

    - Eve, ne soyez pas sourde...

    - Je ne rêve pas, n'est-ce pas ?

    - Laissez-vous conduire...

    - Je n'ai nulle part, Monsieur.

    - Vous aviez une fille, elle vit toujours, non ?

    Il rasait les murs...

    - Oui, en Amérique, Monsieur...

    - Pourquoi mentez-vous ?

    - Je ne mens pas... mon Amour.

    - Eve, vous êtes l'unique rescapée d'une guerre atomique... vous ne l'ignorez pas !

    - Vous êtes là...

    - Eve, réveillez-vous !

    - Mais je ne dors pas, mon Amour...

    Eve prenait de l'ascendant.

    Le cheval se cabrait...

    Il s'approcherait et viendrait lui aussi manger dans sa main le sucre !

    - J'aurai ta peau, sale bête !

    - Eve, votre fille a tout avoué. 

    - Je n'ai jamais eu de fille, alors, de quoi voulez-vous parler ?

    - Je sais que vous l'avez tuée mais elle vivait loin de vous...

    - Je vous dis que je n'ai jamais eu de fille !

    Il retournait manifestement le couteau dans la plaie de la vieille fille qui souffrait affreusement d'un manque...

    - Allons, Eve, venez vous baigner, vous en mourrez d'envie.

    - Vous êtes immonde !

    - A quoi jouez-vous, Eve... vous savez bien que je vous connais !

    - Nous ne sommes pas seuls, Monsieur.

    - Mais si, mais si, je vous assure !

    - Taisez-vous ! C'est vous qui mentez, maintenant !

    - Eve, nous montons...

    - Mais lâchez-moi !

    - ...

    - Au secours !

    - Eve, nous montons...

    - C'est un disque rayé !

    - Eve...

    - Je ne suis pas folle, dis-leur que je ne suis pas folle, ma chérie...

    - Eve, vous flottez, maintenant... 

    - ...

    - Eve, il ne faut pas tricher... montez, continuez à monter, ne vous arrêtez pas, ne regardez rien mais montez, montez encore, montez toujours Eve, je vous aime...

    - Vous êtes intelligent, Monsieur, mais cela ne suffit pas.

    - Vous aimer, Eve, est mon droit le plus strict !

    - Non, Monsieur.

    - Eve, vous êtes chez vous.

    - Merci, Monsieur, et comprenez que je ne suis plus moi.

    Encore parfaitement saine de corp et d'esprit, elle entreprit d'ouvrir les yeux.

    Elle découvrait son royaume : la cage d'un escalier en ferraille !

    Un léger courant d'air frais la fit tourner la tête.

    Courageusement, elle ramassa son corps encore souple, se releva et poussa la porte déjà ouverte...

    Un mort était là, étendu près d'un livre ouvert.

    Elle se coucha...

    Elle aimait cet homme et elle l'aimerait toujours, si seulement il était pourvu d'une quelconque existence.

    Elle était prête à tout pour le suivre, faire avec lui le dernier pas à défaut du premier.

    Eve suivait l'amour aveugle.

    Eve poussait encore une porte - la dernière.

    Je refermai le livre où je l'avais cherchée sans la trouver. Eve avait fait semblant de mourir, semblant de vivre ! L'histoire ne parlait pas de son sentiment, parce qu'elle l'ignorait - l'auteur étant décédé prématurément le jour de Pâques. 

    La bibliothéquaire m'ayant donné les résultats de son enquête, je rentrai donc chez moi la mort dans l'âme... J'étais fait comme un rat que l'amour de cette femme aurait miné...

    C'était un jour de Carnaval. Des ribambelles occupaient la rue. Je reçus un choc et quelque chose dégoulina dans mon dos. Je retirai ma veste, et la considérai doucement de mon oeil le plus noir. L'auteur du crime était une fille d'un âge encore décimal...

    - moi, je suis née tout seul !

    Elle m'enjoignait de l'écouter avec un grelot dans la voix...

    Je la pris par la main et me laissai conduire dans le brouillard sans fin d'une histoire brumeuse.

     

     

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  • Maintes reprises...

     

    A maintes reprises, ah ! Maintes reprises...  (A la vierge immaculée je dédie ces larmes, tombées toutes droit du ciel.) Ces sales pattes portées, courbées, sur ma poitrine brunissante...

    (Cette langue engourdie demande à boire... fendillée, comme la brindille.)

    Ce scarabée volant ! Cette Justine en patois. Merdier ambulant...

    Le froid est là un bras cassé.

     

     

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  • .

     

    Petit bréviaire à usage familial : le bonheur, c'est maintenant.

     

     

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  • Pouce !

     

    Faites taire ces bruits, ces moteurs, marteaux piqueurs et autres colporteurs, et cette facilité, si fraîchement vêtue, et soudainement réapparue. Pouce !

     

     

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  • Elle a dit merde.

     

    Comment se faire comprendre, mes amants ? Oser un langage tout différent ? Pourquoi pas Marquise... Mais l'imaginaire et ses clés ? Qui les avait, et qui les a perdues ? Existent-elles vraiment, Marquise... vous ne répondez pas.

    Le choeur chéri de la Marquise est impuissant depuis qu'elle a... comment ?

    La jambe de la vieille dame ! Elle a dit merde. Quelque chose qu'elle n'avait pas su dire auparavant. Les mots lui étaient revenus juste à temps. Comme un courrier, un code singulier... Il ne fallait pas s'efforcer de sourire...  ...ne lui allait pas ! La maîtrise ne lui allait pas.

     

     

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  • Le dicton

     

    Vasque embrumée aux traits enfouis prête à enfourguer des vagues entières de terre. Partie à l'assaut de brins de jeunesse, elle fut violemment surprise ! La réalité n'existait que sans la décision de son père - et le temps déclinait... Le mensonge de sa mère était destiné à la faire hériter. la mort filtrait comme un corridor - offrant ses billets. Elle, ajustait son petit noeud sans se farcir d'idées acidulées. Le dicton n'était pas au point - en l'attendant elle tapait les coussins du salon. Cette chose parlait d'antériorité...

     

     

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  • Enfin

     

    La facilité l'emportait enfin - avec ce courant de vagues seulement refoulées. Enfin, se percevait l'autre...

     

     

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  • Je l'avais tué.

     

    Je l'avais tué. Je le savais désormais et j'allais mieux. Mieux, mieux. La mimique employée allait prononcée du mielleux au milieu. Le rappel était là pour le chat que j'étais il y a... mieux, mieux, mi... aou, miaou ! Il valait mieux !

     

     

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  • Les mains

     

     

    On entrait nuitamment dans le salon... poussiéreux et bleu vert. C'était elle, debout - se maintenant par des pensées vertigineuses, carrées - ne sachant où poser le bras ni quel objet considérer : ne songeant plus à s'asseoir.

     

    L'homme l'avait suivie sans faire de bruit. Une odeur rose-chocolat plantée sur les lèvres... la pourchassant pour le carmin qui animerait sa bouche - bientôt, au dernier instant !

     

     

     

     

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  • Elle appelle au secours...

     

     

    Une histoire différente des autres ! Regards verts... à écouter - et pas à vivre. 

     

    Les personnages d'abord : ils sont dix, mais on va y revenir.

     

    La trame : une fille enlevée par des mains blanc violacé, coupées, encore tièdes, ...des mains d'homme.

     

    Elle appelle au secours...

     

    Des multitudes ont reçu son appel - et pour ainsi dire... perçu un cri, entendu la voix d'un peuple, ou le chant d'une arme - se retrouvant seules dans la même ville, à la même heure et au même instant... mais voilà que l'histoire s'arrête !

     

    Barbare, celle-là porte un titre, barbare... l'autre n'en a pas.

     

    A vous de jouer ! Mes yeux fauves...

     

     

     

     

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  • A deux

     

     

    A deux femmes de vie, une autre femme a dit : "voulez-vous la Vie ?".

     

     

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  • Une tâche

     

    Le timbre de sa voix ne portait déjà plus - en son clair palais, où une tempête soufflait - bleu...

    Il plut dix-sept dents moins des bribes de langage, deux carpes plus cent miettes - le tout pour mille ourlets...

    L'onirique lézardait, d'une cavité décadente à l'autre - l'avenue était froide et hostile, il chantait.

    Une tâche, jaune citron - se défit délicieusement de sa veste qu'elle accrocha - au mur - à ce col vert...

    Notre ami se rapprochant de la carcasse se mit à caresser, pénétrer, et tutoyer, sans même demander si vous pensiez !

     

     

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  • Toujours ?

     

    Eh bien ?

    Laurent desserra les dents repensant leur dispute soudaine étrange... le passage souterrain, la lumière du coquelicot, timidement.

    Toujours ?

    Monter - parées - deux branches, filtrant la lumière - lointaine de ses yeux.

    Et moi !

     

     

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  • Aujourd'hui

     

    Aujourd'hui c'est amer, une pochette de fiel au fond, très oubliée, comme un Oeil de travers...

    Et puis ?

    Un semblant de vie bien qu'encombré d'erreur humaine - en hommage à ce qui n'est plus - l'usage, l'amer - sous un amas de sables, florentins... le tapis mouvant des roses, assez "chatoyé".

    Alors...

    La présence orbitale d'un souffle chaud, laverait encore du sang leurs meurtrières !

     

     

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  • Il était une fois

     

    Il était une fois un petit garçon de l'âge de ma mère à quinze ans - habillé comme l'as de pique, à même le sol sans réfléchir, l'air serein et pauvre.

    Je ne l'avais pas vu. je lui ai marché dessus. Il a crié. J'ai failli pleurer, mais je suis restée étranglée sous l'effet des larmes déferlant comme les vagues auxquelles j'étais promise, depuis longtemps...

    Je l'avais peut-être tué, et à mesure que je marchais, tandis que la brume s'effaçait devant des pas lancés dans la jungle de mes paroles enflammées - parole de chat, je savais que j'oubliais, l'endroit d'où je venais, mais qu'à force d'oublier, je me rappelais.

     

     

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  • Toute petite

     

    Mon regard est fixe, je n'arrive pas à le déplacer, pas d'un pouce. Toute petite, à une autre échelle. Diantre ! Croyez que c'est encore moi et vous aurez raison, car c'est ma volonté qu'il en soit ainsi. Pourtant, ici, c'est la forêt vierge... 

     

     

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  • Arbre à Fruits

     

     

    "Arbre à Fruits... ça fait genre" - sécrétait Eve, s'apprêtant à relire un texte tissé d'acrobaties linguistiques écrit pour elle-même, dans l'inégalité d'humeur et des sexes.

     
     

    Toujours agrippée au clavier, Eve - le poignet destabilisé par sa montre - tentait à nouveau de s'exprimer : "Cette histoire fit de moi l'être le plus... hénissant !"

     
     
     

    Eve poursuivait - avec un léger crépitement dans le mot "jadis"... "En mourant, je fus préposée aux courses de la veille - l'imagination aérée de mille rien... tous benjamins". Epaule tordue, à la dérobade intimée, au sourire profilé, désir enfui... (Véhicule ta pensée, ma p'tite Eve - allonge-là à l'étrier...).

    Malentendus effrités ! mots humains enterrés - solitude octroyée : Belle aux yeux de braise, mélancolique croyance, ma revendeuse d'espèces ! L'homme enivrait, courbé - sa doublure cuivrée, celle-là même qu'il répugnait à emmener ceintrée. (J'y ôte un "aime"... pour mon "home" !).

     
     
     
     
     
     

    Enfant tu parcourais une longue histoire... "Madame entrons, car on entend venir. Dieu ! que ce tronc est creux...".

    Toi, tu savais sentir par la peau du langage... Adieu, Eve, à Eve, Dieu. Eve et Dieu. Dieu et Eve... Arrêtez tous les deux !

    Ses mots à lui devenus sa source à elle. Eve... qui voulait tout ! Etre elle et ne pas être - naître une seule fois... Sans condition. Eve qui n'écrirait pas !

     

    "Je suis le vin dans la bouteille, j'attends que des mains habiles défassent le noeud de liège. Je me laisse porter, pourtant indifférente aux effluves bouillantes ! Que dis-tu ? Ma douceur est à la fois ma folie et ma joie, mon absence... et ma cruelle beauté".

    Les mots ne passaient plus car la mort tendrement, l'attendait. Tout se décousait. Eve n'avait plus de prise, pas de rôle dans la mort saoulée...

     

    Je peux t'accompagner ? Oui. Qui commencera à parler ? Toi, ou moi. Les deux ensemble ! Promis, juré... c'est trop tard ! Te voilà seule envenimée. Est-ce là folie douce ?

     

     

     

     

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